Funky Cat

Publié le par Guillaume

Catman

L’industrie nipponne de l’animation. Vaste marché, nombreux produits disponibles ; et comme dans tous les marchés de rares perles, hors sentier des films arty, sortant de la morosité du commun. Catman fait partie de ces produits rafraichissant qui relevent tout autant de la démonstration technique de savoir faire, comme une carte de visite digitale pour son jeune réalisateur, que du potentiel succes public de par son accessibilité et sa thématique. Il faut dire que la série a le bon gout d’additionner héros cool, musique funky et jazzy, ambiance louchant vers la polar noir et un format hyper court de moins de 5 minutes.

Catman s’ennuie sur les toits de la ville.

Une douce mélancolie suinte de chaque seconde de l’anime, entre lyrisme suréaliste, introspection, humour décalé, poésie douce amère. Catman est un héros en marge, qui ne sait comment vivre sa vie. Il s’ennuit, il erre, il brule son existence sans but véritable. Catman est un vrai héros de polar, désabusé, cynique mais tendre quand il le faut. Et il a le charisme des grands, de part sa démarche nonchalente, son absence d’émotions. Dans les références récentes, il rappelle Spike Spiegel, le héros d’une des plus belles tragédies animées de ces dernieres années : Cowboy Bebop et partage avec lui une fluidité des mouvements au son d’une musique jazzy intimement liée, dans sa création, à l’image et aux personnages. Ce sont des tranches de vie rythmées qui nous présentent cet anti héros et ses instrospections.
La force de l’anime ne sont pourtant pas le tout que pourraient former ces moments de vie, mais plutot l’ambiance distillée tout le long grace à des choix de mise en scenes audacieux. Mélange de prises de vue réelles retravaillées en guise de décor et dessins aux lignes épurées pour aller à l’essentiel sur les personnages, Catman est un tour de force graphique qui capte immédiatement l’attention de par sa fluidité malgré sa simplicité évidente. En se jouant des restrictions budgetaires autant que techniques, le jeune réalisateur impose une ambiance et une forte identité à son œuvre, et passe outre les faiblesses supposées du format utilisé, le flash. Le spectateur est alors plus happé par l’image que par l’histoire, sommaire et pretexte. Et se prend rapidement d’affection pour cet electron libre, fou et démesuré, triste et paumé.

Catman doit cependant se consommer lentement. Il est ce que son format laisse supposer : un intermède. Condensé et nerveux, chaque épisode doit se savourer. Et un trop plein de Catman risque de causer l’épuisement. A voir. A écouter aussi.


Catman
Une série de AOIKE Ryosuke (青池良輔)
www.aoike.ca/english

J’attire aussi votre attention sur un très bon article « les chats dans l’animation japonaise contemporaine » dans le premier numéro d’Ecrans d’Asie.

Publié dans Cinéma Japonais

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G
<br /> oups, oublié de le mentionner alors que j'en parle en bien : musique par The Planet Smashers, un group ska canadien<br /> <br /> <br />
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